Lundi de la cybersécurité du mois de février

Published by Yves Roucaute on

Le lundi 17 février 18h30-20h30 à l’Université de Paris, 45 rue des Saints-Pères – Paris 6e

D’un côté les GAFAM aux USA agrègent, corrèlent et revendent nos données personnelles ; de l’autre les Chinois, comme Huawei, ils viennent jusque dans nos bras imposer leurs offices et leurs campagnes… Que reste-il de nos souverainetés, celle de la France et de l’Europe, dans le cyberespace ? 

La 5G, c’est Huawei ? Le moteur de recherche, c’est Google ? Les réseaux sociaux c’est Facebook ? La vente en ligne, ce sont Amazon et Alibaba ? Mais rien n’est encore perdu. La France est un grand pays, l’Europe un vaste continent, nous avons des ressources dans les domaines du numérique, nous ne sommes pas qu’un territoire où se vend ce qui se fabrique ailleurs. Nous pouvons vendre ailleurs ce qui se fabrique chez nous (et garder le contrôle de ce que nous achetons ailleurs) !

Exemple dans l’aéronautique, AIRBUS, mon ancien employeur, entreprise par essence européenne, porte une image de qualité, de fiabilité et de productivité. Voyager en Airbus va de soi, protéger un pays avec des produits Thalès ou StormShield ou d’autres nombreux constructeurs français et européens, pour assurer justement souveraineté et liberté, vont de soi. Citons également, parmi tant d’autres, les entreprises françaises groupées sous la bannière d’Hexatrust que nous retrouverons au FIC, à Lille, à la fin du mois de janvier.

Alors, quid de notre souveraineté dans les domaines du numérique ?

Lundi de la cybersécurité, 17 février 18h30-20h30, à l’Université de Paris, 45 rue des Saints-Pères Paris 6e

Je donne la plume à notre intervenante, madame la sénatrice Catherine MORIN-DESAILLY, Présidente de la Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication, Sénatrice de la Seine-Maritime.

“Les révélations d’Edward Snowden et le scandale Cambridge Analytica ont suscité une réelle prise de conscience de la part de l’opinion et des acteurs publics sur les enjeux liés à la cybersécurité dans nos démocraties libérales. Cette prise de conscience doit être renforcée par la promotion d’une véritable culture de la sécurité numérique qui passe en premier lieu par la montée en compétence de tous les acteurs de la société. Elle doit également s’accompagner d’une régulation d’un écosystème numérique qui semble aujourd’hui avoir atteint ses limites.

En effet, la captation massive et le détournement de données à des fins lucratives et leur utilisation par des forces étrangères ont conduit à des effets dramatiques pour nos modèles démocratiques et notre souveraineté.

Si l’Union européenne a montré la marche à suivre en adoptant le règlement général sur la protection des données, celui-ci ne prend pas en compte les objets connectés, nouveaux outils de surveillance et nouvelles sources de failles sécuritaires. Nul doute qu’Internet est devenu un nouveau, si ce n’est le nouveau, terrain d’affrontement mondial. Car la mutation numérique du monde pose des défis sécuritaires mais également juridiques, fiscaux, économiques et culturels, tout étant lié.

C’est donc d’une stratégie globale et offensive et d’une ambition industrielle dont l’Union européenne doit se doter.”

Je reprends la plume et je présente notre intervenante :

Sénatrice de la Seine-Maritime depuis le 26 septembre 2004, Catherine Morin-Desailly est élue, au cours de son second mandat, présidente de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat. 

Durant son passage à la commission des affaires européennes du Sénat (2011-2014), Catherine Morin-Desailly s’est spécialisée dans les nouvelles technologies et les enjeux liés à Internet. Elle publie plusieurs rapports d’information dont La neutralité de l’Internet (2010), Fiscalité du numérique(2012) L’Union européenne, colonie du monde numérique ? (2013), L’Europe au secours de l’Internet : démocratiser la gouvernance de l’Internet en s’appuyant sur une ambition politique et industrielle européenne (2014) et Prendre en main notre destin numérique : l’urgence de la formation (2018)

Elle assure aujourd’hui la vice-présidence du groupe d’études sénatorial sur le numérique.

Déterminée à restaurer la souveraineté européenne en matière de numérique face aux GAFAM, Catherine Morin-Desailly a fait adopter par le Sénat plusieurs propositions de résolution européenne portant sur la gouvernance de l’Internet (2014), la nécessaire définition d’une stratégie européenne du numérique globale, offensive et ambitieuse (2015) ou encore les règles de concurrence (2017). En 2017, Catherine Morin-Desailly dépose une proposition de résolution sur la régulation des objets connectés et le développement de l’Internet des objets.

Plus récemment, elle s’est attaquée au statut des plateformes numériques, notamment sous l’angle du modèle économique de l’Internet, avec une proposition de résolution sur la responsabilisation partielle des hébergeurs.

En 2018, Catherine Morin-Desailly a été rapporteure de la loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information. Vice-présidente de la commission d’enquête sénatoriale sur la souveraineté numérique – qui a rendu un rapport intitulé Le devoir de souveraineté numérique (2019) – elle a également été rapporteure pour avis de la proposition de loi visant à lutter contre la haine sur internet (2019).