Lundi de la cybersécurité. 15 novembre

Published by Yves Roucaute on

Crise systémique et Etat-stratège

Il y a de nombreuses années, alors employé chez Airbus Defence & Space, j’ai connu Bernard Besson, en même temps que Béatrice Laurent qui était directrice des relations extérieures et de la communication du Medef Hauts-de-Seine. Bernard m’avait invité à me joindre à un petit déjeuner du Cercle d’Intelligence Economique du MEDEF Hauts-de-Seine à Nanterre.Entre autres nombreuses activités, Bernard, avec une équipe d’experts, concevait le mastère spécialisé de l’ISEP sur l’Intelligence du risque. La cindynique, science du danger au service de la gestion des risques, et parmi ces risques ceux qui pèsent sur l’Information numérique, était au cœur des préoccupations pour cet enseignement. A cette époque, les cyber risques, on n’en parlait pas autant qu’aujourd’hui. Pour ces derniers, Bernard m’avait demandé de l’aider, avec son équipe, à concevoir ce mastère.

Les années ont passé. Le 14 janvier 2018, Béatrice et moi, avions proposé à Bernard d’animer un de nos “Lundi de la cybersécurité”. Il avait choisi le thème “Humanisme et Intelligence Economique”. Au prochain Lundi de la cybersécurité mensuel, le 15 novembre, 18h00-20h00, quand Bernard Besson a proposé le sujet « Crise systémique et Etat-stratège », je lui ai demandé : « Tu évoqueras dans l’Etat stratège, le rôle que pourra avoir l’Etat dans la cyberdéfense / cybersécurité ? »

Il m’a répondu : « Il n’y a pas d’État stratège sans cyberdéfense voire sans cyber dissuasion. Je n’aurai pas ma langue dans ma poche ! ». 
Nous voilà rassurés !  

Je donne la plume à l’intervenant :

Une crise systémique s’étend du mondehospitalier aux autres secteurs. Les victimes se tournent vers la Justice. La machine judiciaire instruit des milliers de plaintes. Ministres et hauts fonctionnaires rendent compte de décisions ou d’absence de décisions.

La mise en danger d’autrui, la responsabilité pénale des personnes morales, le principe de précaution et autres dispositions votées par l’Etat se retournent contre l’Etat. C’est le destin du Catoblépas, cet animal mythique qui se dévore lui-même.

Les Français prennent conscience de réalités désagréables : dépendance aux composants électroniques, guerre économique, délinquance financière, fraude sociale, cybercriminalité, séparatismes, dettes publiques, peut-être demain dépendance alimentaire, énergétique, remontée des taux. 

Le Sénat compare notre situation à celle des autres nations où la crise fut parfois mieux anticipée. Il a publié le 25 mars 2021 un programme national d’intelligence économique sous forme de proposition de loi. Ce projet s’inspire de modèles ayant fait leur preuve ailleurs. Face à la crise systémique, il oppose une pensée systémique.

La Haute Assemblée propose un retour à l’Etat-stratège tel qu’il a fonctionné sous l’Ancien Régime ou au début de la Cinquième République. Ce document mérite d’être analysé. Il tisse des liens entre nos ingénieurs et scientifiques pour donner un sens national à leurs travaux. Pour coordonner des talents.

C’est ce que font en ce moment les Ingénieurs et scientifiques de France (IESF) en croisant les savoir-faire de leurs membres confrontés sur le terrain aux enjeux fondamentaux de l’intelligence économique : intelligence collective, intelligence des risques, intelligence inventive, influence et lobbying, guerre économique, éthique et déontologi


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